Le syndrome des ovaires polykystiques

 

Le syndrome des ovaires polykystiques est défini généralement par un syndrome clinique et non par la présence des kystes ovariens. Mais typiquement, les ovaires renferment de nombreux kystes folliculaires de 2 à 6 mm, parfois plus ; on note une hyperplasie thécale autour des cellules de la granulosa. Les ovaires peuvent être hypertrophiés avec des parois lisses et épaissies ou conserver une taille normale.

Comparaison entre un ovaire sain et un ovaire polykystique

  • Étiologie :

L’origine du déséquilibre hormonal conduisant au SOPK n’est pas clairement identifiée, mais elle pourrait être à la fois ovarienne et centrale. Le système hypothalamo-hypophysaire situé dans le cerveau contrôle la sécrétion des deux hormones FSH et LH qui orchestrent le cycle ovarien : leurs taux varient au cours du cycle, régulant la production d’hormones par les ovaires et provoquant l’ovulation. En cas de SOPK, leur sécrétion est perturbée : le taux de base de LH est anormalement élevé chez la majorité des femmes atteintes, et il n’augmente pas en milieu du cycle alors que c’est ce phénomène qui déclenche l’ovulation. Par ailleurs, les ovaires secrètent trop d’androgènes ce qui entraine une élévation du taux sanguin de testostérone responsable de l’excès de pilosité. Enfin, le taux sanguin d’insuline a aussi tendance à augmenter. 

Les causes de ces dérèglements sont très probablement multifactorielles : génétiques, épigénétiques et environnementales. Environ une vingtaine de gènes de prédisposition au syndrome ont été identifiés, mais ils expliqueraient moins de 10% des cas de SOPK. Les antécédents familiaux exposent néanmoins à un surrisque d’environ 30% de développer la maladie. Des facteurs environnementaux tels que les perturbateurs endocriniens sont également soupçonnés de jouer un rôle dans l’apparition de la maladie, sans preuve établie à ce jour. 

  • Symptomatologie :

Les symptômes du syndrome de l’ovaire polykystique débutent généralement pendant la puberté et s’aggravent avec le temps. Un adrénarche prématurée, caractérisée par un excès de sulfate de déhydroépiandrostérone (DHEA) et une croissance souvent précoce de la pilosité axillaire, une odeur corporelle, et une acné microcomédonale, est fréquente.

Les symptômes caractéristiques comprennent une obésité et un hirsutisme modérés et des menstruations irrégulières, une oligoménorrhée ou une aménorrhée. Cependant, jusqu’à la moitié des femmes qui ont un syndrome des ovaires polykystiques ont un poids normal et certaines femmes ont un poids insuffisant. Les poils du corps peuvent se développer selon un modèle masculin

D’autres symptômes peuvent être une prise de poids (parfois difficile à contrôler), de la fatigue, une faible énergie, des problèmes de sommeil (dont l’apnée du sommeil), des sautes d’humeur, une dépression, une anxiété et des céphalées

Des régions d’épaississement, de brunissement de la peau (acanthosis nigricans) peuvent apparaître au niveau des aisselles, du cou, dans les plis cutanés et sur les articulations des doigts et/ou des coudes ; la cause en est des taux d’insuline élevés en raison d’une insulino-résistance

  • Diagnostic :

En cas de syndrome des ovaires polykystiques, l’examen détecte habituellement une glaire cervicale abondante, reflet des taux d’œstrogènes. Le syndrome des ovaires polykystiques est suspecté si les patientes présentent au moins 2 symptômes typiques.

Les examens complémentaires comprennent un test de grossesse, la mesure du taux sérique de testostérone, d’hormone folliculo-stimulante (FSH), de prolactine et de TSH; et l’échographie pelvienne pour exclure d’autres causes possibles aux symptômes. Sans sérum testostérone est plus sensible que le total testostérone mais est techniquement plus difficile à mesurer. Des taux de testostérone normaux à légèrement augmentés et des taux de FSH normaux à légèrement diminués suggèrent un syndrome des ovaires polykystiques.

Le diagnostic exige au moins 2 des 3 critères suivants :

  • Des dysfonctionnements ovulatoires provoquant des cycles menstruels irréguliers
  • Des signes cliniques ou biochimiques d’hyperandrogénie
  • > 10 follicules par ovaire (détectés par échographie pelvienne), survenant généralement à la périphérie et ressemblant à un collier de perles

 

L’échographie transvaginale peut être utilisée pour rechercher des anomalies ovariennes. Cependant, l’échographie transvaginale n’est pas effectuée chez les adolescentes

  • Traitements :

Le traitement du syndrome des ovaires polykystiques vise à :

  • Corriger les anomalies hormonales et ainsi réduire les risques de l’excès d’œstrogènes et de l’excès d’androgènes 
  • Soulager les symptômes et améliorer la fertilité

 

Les traitements peuvent être :

  • Progestatifs ou contraceptifs oraux intermittents. Les contraceptifs hormonaux sont la thérapie de première ligne des anomalies menstruelles, de l’hirsutisme et de l’acné des femmes qui ont un syndrome des ovaires polykystiques et qui ne désirent pas de grossesse. Les femmes reçoivent habituellement un progestatif intermittent (p. ex., médroxyprogestérone 5 à 10 mg par voie orale 1 fois/jour pendant 10 à 14 jours tous les 1 à 2 mois) ou des contraceptifs oraux pour réduire le risque d’hyperplasie de l’endomètre et de cancer. Ces traitements réduisent également les androgènes circulants et généralement facilitent la régularisation des cycles menstruels.
  • Traitement de l’hirsutisme et, chez la femme adulte, risques à long terme d’anomalies hormonales. Pour l’hirsutisme, un traitement physique (décoloration, électrolyse, épilation à la cire) est proposé. L’eflornithine en crème permet d’enlever les poils faciaux indésirables.
  • Traitement de l’infertilité chez la femme qui désire une grossesse

 

Les comorbidités sont également gérées. Les comorbidités peuvent être : le tabagisme, le surpoids…