Anomalies du sperme

 

Différentes anomalies du sperme sont décrites : 

Aspermie :

L’aspermie est l’absence d’émission de sperme lors de l’éjaculation. L’homme conserve donc tout de même son orgasme ainsi que la phase d’expulsion. Mais on parle alors d’un « orgasme à sec ».

Il existe trois types d’aspermie :

  • Excrétoire : son origine est obstructive. Ici, l’absence des spermatozoïdes est liée à une absence ou obstruction des canaux transportant le sperme.
  • Sécrétoire centrale : son origine est hypothalamo-hypophysaire. Celle-ci est due à une FSH effondrée comme pour le syndrome de Kallman De Morsier, ou bien en cas de tumeurs hypophysaires.
  • Sécrétoire périphérique : son origine est testiculaire. Le volume testiculaire est bas ou bien, la FSH est élevée.

 

L’hypospermie est quant à elle une quantité insuffisante de sperme : inférieure à 1,5 mL

  • Étiologie :

Les causes de l’aspermie sont principalement les antidépresseurs. Les neuroleptiques peuvent également causer des anéjaculations, tout comme certains alpha-bloquants.

Il existe également des causes congénitales : la cause la plus répandue est l’absence des canaux déférents (conduisant le sperme depuis les testicules). Il peut exister de rares anomalies des canaux de Muller et des canaux éjaculateurs. 

Mais aussi des causes chirurgicales : une intervention visant à retirer une tumeur rétropéritonéale ou pelvienne peut être la cause d’une aspermie. Et on remarque également des séquelles de la chirurgie prostatique, comme la chirurgie de l’adénome prostatique, souvent liée à une aspermie. Après une prostatectomie totale, il y toujours un fort risque d’aspermie.

Les causes peuvent être neurologiques : toutes les maladies neurologiques peuvent s’accompagner de troubles éjaculatoires. Particulièrement si un patient est atteint de sclérose en plaques, de diabète ou de la maladie de Parkinson. Une fois ces troubles présents, ils sont malheureusement le plus souvent définitifs.

  • Traitements :

Selon la forme d’aspermie et surtout, selon la cause, il existe différentes solutions :

  • Traitement à base de testostérone : si l’aspermie est causée par une faible production de sperme, alors le médecin pourra prescrire un traitement hormonal.
  • Une opération chirurgicale : tout comme évoqué précédemment, dans le cas d’une cause congénitale telle que l’absence de canaux déférents, une opération peut être nécessaire. Malheureusement, la majorité de ces opérations restent transitoire et des recherches doivent encore être réalisées afin d’améliorer la prise en main des patients
  • La consommation de certains aliments : Il est possible d’augmenter le volume du sperme en favorisant la consommation de certains aliments. En effet, certains nutriments permettraient de favoriser la production de testostérone et a fortiori celle de sperme. Cela est le cas du zinc contenu dans les huîtres et des autres antioxydants que l’on peut trouver dans les fruits par exemple.

 

 

Azoospermie

On parle d’azoospermie lorsque le sperme éjaculé d’un homme est totalement dépourvu de spermatozoïdes. On distingue deux types d’azoospermie : excrétoire ou sécrétoire. Dans le premier cas, cela signifie qu’un ou plusieurs canaux servant à transporter le sperme, sont obstrués et que le passage des spermatozoïdes produits par les testicules est compromis. Quant à l’azoospermie sécrétoire, elle traduit un problème de fabrication des spermatozoïdes. Cette forme de l’azoospermie représente plus de 60 % des patients.

Comparaison d’azoospermie sécrétoire et obstructive

  • Étiologie :

Dans un cas comme dans l’autre, les causes de l’azoospermie sont diverses. L’azoospermie sécrétoire peut avoir pour origine des anomalies chromosomiques ou génétiques. Elle peut aussi provenir d’une malformation congénitale, ou encore d’une maladie infectieuse des testicules. Enfin, certains traitements contre le cancer ont des conséquences néfastes sur la production de spermatozoïdes. L’azoospermie excrétoire peut quant à elle provenir d’une maladie sexuellement transmissible, une infection chronique de la prostate ou du canal déférent (le canal qui conduit les spermatozoïdes depuis les testicules jusqu’à la prostate). Enfin, elle peut être une conséquence d’une opération chirurgicale au cours de laquelle le canal déférent aura été sectionné. L’azoospermie peut également être congénitale.

Toutefois, qu’elle soit sécrétoire ou excrétoire, l’azoospermie reste, bien souvent, d’origine inconnue. Dans tous les cas, il faut différencier l’azoospermie qui définit une absence totale de spermatozoides, de l’oligospermie, qui se manifeste par une faible quantité de spermatozoïdes dans l’éjaculat.

  • Symptomatologie :

Selon le type d’azoospermie, les symptômes diffèrent. Dans le cas d’une azoospermie excrétoire, on observe parfois une malformation congénitale des canaux qui servent à transporter le sperme. Cette malformation est détectée au cours d’un examen d’imagerie médicale. Dans le cas d’une azoospermie sécrétoire, le patient se plaint de troubles sexuels, voire parfois d’une impuissance.

  • Diagnostic :

Dans un premier temps, le médecin effectue un examen clinique approfondi, qui repose sur des palpations, mais aussi des prises de mesure du volume des testicules. Dans un deuxième temps, l’examen de référence est le spermogramme. Il est effectué sur un échantillon de sperme prélevé après 3 jours d’abstinence. Il faut renouveler l’examen après un laps de temps d’environ 3 mois pour confirmer le diagnostic. D’autres examens, comme l’échographie des testicules et de la prostate, ainsi que des tests effectués sur la partie liquide du sperme (le plasma séminal) peuvent apporter des précisions à ce diagnostic. Enfin, la technique de centrifugation du sperme permet de détecter d’éventuels spermatozoïdes dans l’éjaculat. S’il s’avère que l’éjaculat contient quelques rares spermatozoïdes, on peut en déduire que le patient ne souffre pas d’azoospermie, mais d’oligospermie.

  • Traitement :

Les azoospermies d’origines sécrétoires sont considérées comme difficilement curables. Toutefois, dans près de 40 % des cas, il est possible de faire un prélèvement chirurgical de spermatozoïdes. Cette ponction est réalisée directement sur les testicules ou sur l’épididyme (le canal de sortie des testicules). L’opération doit permettre ensuite d’effectuer une fécondation in vitro avec injection de spermatozoïde dans l’ovule (c’est la technique de l’ICSI, ou Intra Cytoplasmic Sperm Insemination). Environ 35 % des tentatives aboutissent à une grossesse.

Enfin, lorsque les spermatozoïdes sont totalement absents, les patients qui souhaitent procréer peuvent faire appel au don de sperme suivi d’une insémination ou de la fécondation in vitro

Dans le cas d’une azoospermie excrétoire, il est possible, la plupart du temps, de pratiquer une intervention chirurgicale pour désobstruer le canal par lequel transitent les spermatozoïdes et de rétablir ainsi leur circulation. Quand cette opération n’est pas réalisable, le traitement consiste à ponctionner les testicules ou l’épididyme pour prélever des spermatozoïdes. Après quoi, le couple peut faire appel à la technique de fécondation in vitro avec injection ICSI.

 

 

Oligospermie

L’oligospermie survient lorsqu’on dénombre une quantité anormalement faible de spermatozoïdes dans le sperme de l’homme. On considère que quelqu’un souffre d’oligospermie dès lors que la concentration de spermatozoïdes est inférieure à 15 millions par millilitre (cette valeur a été définie par l’OMS). L’oligospermie peut être légère, modérée ou sévère, selon le nombre de spermatozoïde détectés. Elle peut être réversible ou irréversible selon les causes de son apparition.

Degrés d’oligospermie

  • Étiologie :

Les causes de la maladie sont variables et nombreuses. Elles peuvent être liées à des traumatismes dans les parties génitales, à la présence de varices dans les testicules (varicocèle), à une obstruction partielle des canaux qui permettent au sperme de sortir, à des problèmes d’ordre génétiques, infectieux, environnementaux…

  • Symptomatologie :

Il n’y a aucun symptôme si ce n’est la difficulté pour l’homme à procréer.

  • Diagnostic :

Le diagnostic de l’oligospermie est obtenu grâce à un examen spécifique d’analyse des spermatozoïdes : le spermogramme. Cet examen permet d’évaluer le nombre de spermatozoïdes présents dans l’éjaculat, mais aussi leur morphologie, leur mobilité et leur vitalité

  • Traitements :

Dans le cas d’une oligospermie légère ou modérée, le médecin préconise de lever les facteurs potentiellement en cause (hygiène de vie, exposition à la chaleur, etc.) et de contrôler le spermogramme 3 mois plus tard. En effet, une oligospermie peut être ponctuelle et non retrouvée sur un examen ultérieur. En cas de persistance, des explorations plus poussées seront nécessaires (examens génétiques, échographie testiculaire et des voies uro-génitales, etc.). En cas de varicocèle (ou varice des testicules), un traitement chirurgical ou par radiologie interventionnelle pourra se discuter. 

Pour les formes d’oligospermie sévère, le médecin conseillera probablement de se tourner vers la procréation médicalement assistée. Plusieurs procédés existent. Le choix se fait en fonction du degré de sévérité de la pathologie.

 

 

Leucospermie

Il s’agit de la présence de globules blancs (leucocytes) dans le sperme. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la valeur de référence est d’1 million de leucocytes par ml. Si cette valeur est dépassée, le nombre de leucocytes se considère élevé et l’homme souffre de leucospermie.

  • Étiologie :

Les causes principales de la leucospermie sont les infections ou inflammations des voies urinaires et surtout la prostatite.

Il existe d’autres causes qui peuvent produire l’augmentation de leucocytes dans le sperme. L’abstinence sexuelle a une grande influence, car plus les spermatozoïdes passent de temps dans l’épidydime, plus ils attirent de macrophages et de granulites. Ceci augmente la présence de leucocytes dans l’éjaculat.

En ce qui concerne la vasectomie, les hommes qui ont subi cette opération manifestent une présence de leucocytes moindre en comparaison des hommes qui n’ont pas subi de vasectomie.

  • Symptomatologie :

Une personne atteinte de leucospermie peut avoir des symptômes tels qu’une douleur ou inflammation dans les testicules, du sang dans le sperme (hémospermie), un changement d’odeur ou de couleur du sperme.

  • Diagnostic :

Afin de détecter la leucospermie, un spermogramme est d’abord prescrit.

En présence de valeurs supérieures à 1 million de leucocytes/ml, il est recommandé de réaliser une étude bactériologique grâce à une spermoculture ou culture de sperme.

Les valeurs attendues suite à une spermoculture sont idéalement nulles, car le sperme ne devrait jamais contenir de bactéries, mycoses ou autre micro-organismes infectieux.

  • Traitements :

S’il y a la présence d’un microorganisme, des traitements seront prescrits pour éradiquer l’infection, généralement à base d’antibiotiques. Les antibiotiques utilisés vont dépendre de la sensibilité du pathogène identifié par la culture.

Après la fin du traitement, il sera indiqué de répéter le spermogramme y de recommencer le dénombrement des leucocytes.

Si le traitement antibiotique a été efficace, le nombre de leucocytes dans le sperme aura diminué. Pour cette raison, le reste des paramètres et, par conséquent, la qualité du sperme, s’améliorent.

Au cas où les antibiotiques prescrits ne permettent pas de remédier à l’infection, une intervention chirurgicale pourra être nécessaire pour tenter de réparer les dommages et éviter une infertilité permanente. Il s’agit seulement de cas ponctuels d’infections graves.