Différentes anomalies des spermatozoïdes sont décrites :
Asthénospermie
L’asthénozoospermie désigne une anomalie du sperme caractérisée par un défaut de mobilité des spermatozoïdes. Cette affection peut trouver son origine dans une altération de la structure des gamètes ou être consécutive à un épisode infectieux. En fonction du degré de l’asthénospermie (asthénospermie modérée ou asthénospermie sévère), la fécondité de l’homme est plus ou moins impactée. En effet, en présence d’asthénospermie, les spermatozoïdes ne peuvent pas migrer vers la trompe pour féconder l’ovocyte, ce qui réduit les probabilités de grossesse spontanée chez la partenaire.
Les spécialistes classent les spermatozoïdes en quatre groupes :
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- Les spermatozoïdes à mobilité normale, rapide et progressive (classe a) ;
- Les spermatozoïdes à mobilité lente ou faiblement progressive (classe b) ;
- Les spermatozoïdes en mouvement, mais à mobilité non progressive (classe c) ;
- Les spermatozoïdes immobiles (classe d).
Les spermatozoïdes de grade a et b ont une mobilité normale. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le sperme est jugé satisfaisant s’il contient au minimum 40 % de spermatozoïdes en progression (a+b) après une heure, et au moins 30 % après 4 heures. On parle d’asthénospermie si les résultats se révèlent inférieurs à ces seuils.
D’après le spermogramme, l’asthénospermie peut être qualifiée de sévère ou de modérée. L’asthénospermie sévère se caractérise par un pourcentage très élevé de spermatozoïdes à mobilité faible ou nulle. L’asthénospermie modérée, quant à elle, se distingue par un fort pourcentage de spermatozoïdes lents, mais se déplaçant d’une façon rectiligne permettant une progression
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Étiologie :
Lors de l’interrogatoire et de l’examen clinique, le spécialiste est à même d’isoler les causes de l’asthénospermie. Cette affection peut être en lien avec :
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- Une varicocèle (varices autour du testicule) ;
- Une MST (infection à gonocoques, chlamydia) ;
- Des antécédents infectieux (oreillons, infection des voies génitales) ;
- Une ectopie (position anormale du testicule hors du scrotum comme une cryptorchidie) ;
- Une exposition à des substances toxiques (alcool, tabac, drogue, polluants, etc.) ;
- Un traitement médical (certains médicaments comme la Salazopyrine, chimiothérapie, radiothérapie, etc.) ;
- Une période de fièvre ou une exposition prolongée à la chaleur ;
- Une insuffisance hormonale ;
- Une anomalie génétique (syndrome de Klinefelter, mucoviscidose, etc.).
- Âge : la mobilité des spermatozoïdes diminue de manière importante à partir de 45 ans
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Diagnostic :
Seule la réalisation d’un spermogramme peut permettre de poser un diagnostic. Systématiquement mis en œuvre lors du bilan d’infertilité, le spermogramme est une analyse biologique consistant à évaluer les spermatozoïdes présents dans l’éjaculat en tenant compte de plusieurs paramètres, notamment :
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- Le nombre ;
- La vitalité ;
- La mobilité ;
- La forme.
Concernant la mobilité des spermatozoïdes, le contrôle se fait en deux temps. Un premier examen est effectué pour étudier la mobilité dite primaire (30 minutes à une heure après l’éjaculation). L’analyse est renouvelée 3 heures après l’éjaculation pour apprécier la mobilité dite secondaire
Pour confirmer le diagnostic, le spermogramme est renouvelé après 3 mois (la durée du cycle de la spermatogenèse) afin d’écarter l’action de facteurs susceptibles d’impacter momentanément la production de spermatozoïdes. Dont :
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- La fièvre ;
- Une infection ;
- La fatigue ;
- Le stress ;
- Une exposition à des substances nocives.
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Traitements :
En présence d’une asthénospermie modérée, certains protocoles peuvent être mis en place. Ainsi, il est possible d’envisager :
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- Une embolisation en cas de varicocèle ;
- Un traitement antibiotique ou anti-inflammatoire en cas d’infection ;
- Un traitement hormonal en cas de déficit hormonal ;
- Une cure à base de vitamines, de minéraux, d’oligoéléments et d’antioxydants.
En parallèle, le spécialiste conseille généralement d’adopter une hygiène de vie exempte de facteurs défavorables, tels que :
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- L’exposition à des substances toxiques (perturbateurs endocriniens, pesticides, alcool, tabac, drogue, etc.) ;
- La prise de poids (l’IMC doit idéalement être situé entre 20 et 30) ;
- L’exposition à la chaleur (fourneaux de restaurant ou de boulangerie, bains chauds, saunas, etc.) ;
- La consommation de certains médicaments.
Si ces traitements de première intention et ces diverses précautions ne donnent pas de résultats convenables, le médecin est amené, selon toute vraisemblance, à diriger son patient vers la PMA
Tératorspermie
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), lorsque plus de 95 % des spermatozoïdes présents dans l’éjaculat masculin souffrent d’altérations dans leur morphologie, on est en présence de tératospermie. Contrairement au spermatozoïde sain, le spermatozoïde de forme anormale ne présente pas une tête ovale, est doté d’un cou une fois et demi plus long ou encore d’un flagelle court. Ces altérations de la morphologie peuvent impacter négativement la mobilité des spermatozoïdes ou leur capacité à pénétrer dans l’ovocyte, aboutissant à une infertilité. En fonction de la gravité de la tératospermie (tératospermie légère, modérée ou sévère), les chances d’obtenir une grossesse spontanée peuvent grandement s’amenuiser.

Degrés de tératospermie
Plusieurs catégories d’anomalies peuvent être distinguées dans les cas de tératospermie, selon la partie du spermatozoïde touchée (tête, flagelle). Lorsque l’anomalie se situe au niveau de la tête, le spermatozoïde ne peut pas franchir l’enveloppe de l’ovocyte, ce qui empêche la fécondation. Le spermatozoïde peut être microcéphale (petite tête), macrocéphale (grosse tête) ou bicéphale (double tête). Il peut aussi avoir une tête irrégulière ou une tête allongée. Lorsque l’anomalie concerne le flagelle, le spermatozoïde est gêné dans sa capacité à se mouvoir. Il peut se présenter avec un flagelle court, anguleux, enroulé, voire double.
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Étiologie :
La tératospermie peut être d’origine génétique, infectieuse, médicamenteuse, anatomique (varicocèle), environnementale ou en lien avec l’hygiène de vie. Qu’il s’agisse de tératospermie ou d’asthénospermie, la cause peut provenir de certains traitements hormonaux, d’une fièvre élevée, de la consommation abusive d’alcool ou de drogue. La radiothérapie ainsi que la chimiothérapie modifient la production de spermatozoïdes et peuvent engendrer une tératospermie.
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Diagnostic :
Le spermogramme est le test de base utilisé pour diagnostiquer la tératospermie. Cet examen spécialement conçu pour étudier la fertilité masculine revient à dénombrer les spermatozoïdes et à observer leur vitalité, leur mobilité et leur forme
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Traitements :
Tout comme pour l’asthénospermie, le traitement de la tératospermie légère à modérée commence souvent par la prescription de compléments vitaminiques contenant des antioxydants, d’hormones ou du recours aux médecines douces. Pour soigner la tératospermie ou l’asthénospermie, un traitement naturel basé sur une alimentation saine et équilibrée riche en fruits et en légumes peut être conseillé.
Nécrozoospermie
La nécrozoospermie (ou nécrospermie) est une affection du sperme qui se traduit par un nombre important de spermatozoïdes morts. L’homme peut être atteint de nécrozoospermie partielle (quand plus de 42 % de ses spermatozoïdes sont morts) ou totale.
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Symptomatologie :
La nécrozoospermie n’a pas de symptômes visibles. La plupart des patients découvrent cette anomalie en consultant un médecin après avoir constaté leur difficulté à avoir un enfant
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Diagnostic :
A l’occasion d’un prélèvement de sperme par masturbation après une période d’abstinence de 3 à 5 jours. Le sperme est examiné au cours d’un spermogramme, qui doit être fait dans les 90 minutes qui suivent le prélèvement. Cet examen a pour but d’analyser la quantité et la qualité des spermatozoïdes compris dans le sperme. Lors du spermogramme, on injecte un colorant qui permet de détecter la quantité de spermatozoïdes morts. En effet, en mourant, les spermatozoïdes perdent leur imperméabilité. Ils sont donc les seuls à rester colorés.
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Traitements :
Le traitement de la nécrozoospermie dépend de l’ampleur de l’anomalie. Lorsque celle-ci est partielle, une fécondation in-vitro peut être réalisée en injectant un spermatozoïde vivant et viable dans l’ovocyte. En revanche, en cas de nécrozoospermie totale, le prélèvement de spermatozoïdes doit être effectué directement au sein des testicules.
Cependant, si aucune de ces solutions ne fonctionne, il est conseillé de se tourner vers une PMA accompagnée d’un don de sperme.