Les anomalies utérines

 

1.Absence d’utérus (syndrome de Rokitanski) 

Ce syndrome est caractérisé par une aplasie congénitale du vagin et de l’utérus.

Ce syndrome est congénital puisqu’il se constitue avant la naissance, pendant  la grossesse au moment où certaines anomalies de développement peuvent se produire. Ce syndrome affecte une fille sur 4 500 et représente la cause la plus fréquente d’absence de vagin associée à des malformations de l’utérus.Les filles atteintes par ce syndrome sont en général en bonne santé ; elles ont un phénotype féminin. Les organes génitaux externes (vulve) sont normaux, le développement des seins et de la pilosité est normal. Les ovaires ont une fonction normale.

Le diagnostic est en général posé à l’adolescence, lorsque la jeune fille constate une absence de règles (85% des cas) ; quelquefois l’absence de règle n’a pas inquiété et c’est alors au moment où la jeune fille se plaint de rapports sexuels difficiles voire impossibles (10%).Le diagnostic est fait par l’examen clinique, l’échographie pelvienne, voire une IRM. L’examen clinique de la vulve par le gynécologue montre l’aspect normal de la vulve et de l’orifice vaginal mais la cavité vaginale est réduite à une cupule dont la profondeur et la dépressibilité peuvent être variables (de quasi nulle à quelques centimètres). L’échographie permet de reconnaître ou de confirmer l’anomalie du développement de l’utérus et la présence des ovaires, et de rechercher une malformation rénale. Mais l’échographie ne permet pas toujours de bien comprendre quel est exactement l’importance de l’anomalie génitale et l’IRM est alors un examen plus précis en permettant une analyse plus complète.

2. Polypes 

Un polype utérin est une excroissance qui se développe dans l’endomètre. Cette tumeur fréquente et majoritairement bénigne peut être unique ou multiple. Le plus souvent diagnostiqué chez les femmes ménopausées, le polype se développe plus rarement chez les femmes non ménopausées.

Illustration de polype utérin

  • Symptômes : 

Dans la majorité des cas, la présence d’un polype utérin ne cause pas de symptômes. Toutefois, un signe ne trompe pas : les saignements. Les saignements peuvent être un symptôme chez les femmes ménopausées mais également chez les femmes qui ne le sont pas : on parle de métrorragie

 

  • Étiologie :

Chez une femme ménopausée, un polype est dû à une élévation inhabituelle du niveau d’œstrogènes entraînant une stimulation de l’endomètre. En effet, malgré la ménopause, des œstrogènes (hormones stimulant l’endomètre) peuvent quand même être présents, booster la croissance endométriale, et entraîner, entre autres, l’apparition de polypes. Cette surproduction d’œstrogènes peut provenir de deux sources :

  • Externe : via un traitement hormonal substitutif (THS) mal équilibré. Si le traitement ne compense pas suffisamment la production d’œstrogènes par de la progestérone, l’endomètre continue à croître.
  • Endogène : les patientes obèses produisent davantage d’œstrogènes, favorisant l’apparition de polypes utérins.
  • Chez les femmes non-ménopausées, les causes restent à ce jour inconnues, mais l’apparition d’un polype est toujours liée à l’élévation du niveau d’œstrogènes.

 

  • Diagnostic :

Le diagnostic peut se faire par une échographie pelvienne pour établir le diagnostic qu’il confirmera ensuite via une hystéroscopie diagnostique de consultation. Cet examen qui permet de visualiser directement l’intérieur de l’utérus offre la possibilité au médecin de mesurer avec exactitude la présence ou non du ou des polype(s) (l’échographie présente beaucoup de faux positifs) et de préciser la taille, le nombre et l’aspect du ou des polype(s). Un polype peut mesurer quelques centimètres ou occuper toute la cavité utérine. L’hystéroscopie permet aussi, dans certains cas, de le ou les enlever directement et/ou de réaliser une biopsie de l’endomètre.

 

  • Traitement:

Le principal traitement du polype utérin est l’ablation chirurgicale par hystéroscopie opératoire. À l’aide d’une mini-caméra et de micro-instruments (petits ciseaux), le gynécologue coupe le polype et l’enlève. Aujourd’hui, ce genre d’acte chirurgical est réalisé sous anesthésie locale ou sans anesthésie, et peut avoir lieu lors d’une simple consultation ou en ambulatoire. Dans certains cas (gros polypes, polypes nombreux, mauvaise tolérance de la patiente…), l’intervention doit se réaliser sous une légère anesthésie en hôpital de jour. Après l’opération, l’ensemble des éléments enlevés est analysé en laboratoire afin de s’assurer qu’il s’agit bien de polypes bénins.

Aux femmes ménopausées qui présentent plus d’un polype, le médecin propose l’ablation de toute la muqueuse endométriale (endomètrectomie) afin de diminuer le risque de récidive et de cancer de l’endomètre.