Généralités sur la phylogénie :
Deux singes africains sont nos plus proches cousins phylogénétiquement parlant : le chimpanzé (Pan troglodytes) et le bonobo (Pan paniscus). On sait, tout d’abord, que le dernier ancêtre commun entre les Hommes et les chimpanzés et les bonobos date d’il y a environ 7 millions d’années. Le dernier ancêtre commun des bonobos et des chimpanzés date, quant à lui, d’il y a 2 millions d’années. Les bonobos sont donc plus proches, génétiquement, des chimpanzés que de l’Homme.

Arbre Phylogénétique des Grands Singes
Similarité entre le génome du bonobo, de l’Homme et du chimpanzé :
Pour comprendre plus facilement les particularités génétiques des bonobos, nous allons nous baser sur une étude publiée en Juin 2012 dans la revue Nature qui se nomme « The bonobo genome compared with the chimpanzee and human genomes » (Le génome des bonobos comparé à celui de l’homme et du chimpanzé).
Homme et bonobo possèdent des paires de chromosomes identiques morphologiquement. Le caryotype humain se distingue avec son nombre de chromosomes ( 2n=46), tandis que le bonobo (2n=48). L’hypothèse serait que deux chromosomes distincts chez le bonobo ou son cousin le chimpanzé auraient fusionné pour constituer cette diminution du nombre de chromosomes.
Les chromosomes de toutes les paires furent comparés, et il permissent de mettre en évidence différentes modalités d’évolution : délétion d’un fragment chromosomique (chromosomes 1, 13); remaniements plus importants (chromosomes 9);inversion d’un fragment de chromosome dans la région voisine du centromère (chromosomes 4, 5, 12, 17, 18).
Pour comprendre les relations entre l’évolution des chimpanzés, des bonobos et des Hommes, les chercheurs ont séquencé le génome d’une femelle bonobo nommée Ulindi et l’ont comparé aux génomes des chimpanzés et des Hommes.

Ulindi, la femelle bonobo
Pour conclure, les chercheurs expliquent que plus de 3% du génome humain est soit plus proche de celui du bonobo ou plus proche du génome du chimpanzé. Ces régions communes dans l’ADN permettent de reconstruire de nombreux aspects de la parenté de ces deux espèces. Ces nombreuses régions peuvent, de plus, nous aider à comprendre la base génétique des phénotypes que l’Homme partage avec ces deux espèces.