Le tardigrade, résistant aux conditions extrêmes

Le tardigrade est microscopique mais est néanmoins très résistant et peut survivre dans des conditions de vies impossibles pour l’Homme. En effet, le tardigrade est capable de survivre aux fortes radiations, aux fortes chaleurs, aux grands froids, au vide et aux fortes pressions, certains produits toxiques, aux fortes déshydratations et fortes salinité. Cependant, les 1200 espèces de tardigrades ne sont pas toutes résistantes aux mêmes conditions.

Radiations : Les tardigrades ont une très forte résistance aux rayonnements (rayons X ou ultraviolets) qui va jusqu’à environ 5 000–6 200 Gy, autrement dit, plus de 1 100 fois ce que l’Homme peut endurer. Cette tolérance aux rayons X ionisants est une adaptation du tardigrade à une déshydratation sévère. Une forte déshydratation détruit normalement les tissus mous et peut même déchirer l’ADN (tout comme les rayons X le peuvent). Une des protéines (dite Dsup) qui protègent le tardigrade de cette déshydratation le protège aussi contre les rayons X. Il est le seul être vivant connu à ce jour capable de résister à une dose de rayons X qui dépasse les 570.000 rads alors que la dose létale pour un humain est de 500 rads.

Températures :  Les tardigrades figurent parmi les rares animaux non homéothermes à pouvoir poursuivre leur activité par des températures très en dessous de 0 °C, notamment sur (et parfois dans) les glaces de l’Himalaya et du Groenland. Ils peuvent même survivre plusieurs jours à des températures proches du zéro absolu, à −272,8 °C (0,35 K). Un spécimen a même pu se réveiller après avoir été congelé à −20 °C pendant plus de 30 ans. Leur résistance est également exceptionnelle dans de hautes chaleurs : ils peuvent survivre plusieurs minutes à 150 °C.

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Vide et pression: Les mécanismes de protection des tardigrades leur permettent de survivre dans des conditions extrêmes comme le vide presque absolu, mais aussi sous de très hautes pressions, jusqu’à 1 200 atmosphères. En 2007, des tardigrades ont été exposés au vide spatial en même temps qu’aux radiations solaires directes par la mission FOTON-M3, en orbite autour de la Terre, et plusieurs ont survécu.

Produits toxiques : Selon des résultats de laboratoire qui restent à confirmer, les tardigrades présenteraient également une exceptionnelle résistance à de nombreux produits toxiques, grâce à une réponse immunitaire appelée « chimiobiose ». La chimiobiose (chemobiosis) est une réponse cryptobiotique face à de hauts niveaux de toxines environnementales.

Déshydratation : les tardigrades ont une extrême tolérance à la dessiccation, ce qui leur permet de coloniser les déserts les plus secs : ils peuvent faire varier la proportion d’eau dans leur corps de plus de 80 % à moins de 3 %. En cas d’absence totale et prolongée d’eau, ils peuvent survivre plus de 10 ans en cryptobiose sans la moindre trace d’eau, et reprendre leur activité quand ils sont réhydratés. La résistance à la dessiccation fait intervenir une classe particulière de protéines, dites TDP (tardigrade-specific intrinsically disordered proteins, en français protéines intrinsèquement désordonnées spécifiques des tardigrades) dont la vitrification protège l’organisme.

Salinité : Ils résistent à des salinités extrêmes soit en formant un tonnelet imperméable aux sels, soit par osmobiose.

Tardigrade : son point faible enfin identifié - Sciences et Avenir

Malgré toutes ces facultés, le tardigrade a un point faible, qui n’est autre que le Kouign Amann! En effet durant des tests pour étudier le régime alimentaire des tardigrades, ce n’est pas l’acide sulfurique ou la naphtaline qui a tué les tardigrades mais bel et bien le gâteau breton! Ceci est à prendre avec un peu de second degré…

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